dimanche 28 février 2016

Je ne suis pas une psychopathe, mais je me soigne

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi il y a massage et massage (et je parle de trucs soft sans happy ending et sans verre de lait chaud, mais de la version spa avec des bougies et de la musique zen). En fait moi j'en identifie 3 sortes : 
- les papouilles mignonettes qui au pire chatouillent un peu, au mieux te font dire qu'au lieu de payer 90 euros l'heure tu pourrais filer 5 euros à tes neveux pour te faire des gratouilles dans le dos
- les massages musclés et musculaires qui me font regretter d'avoir des mollets pendant la moitié du massage 
- et il y a les massages nirvanesques profonds mais pas douloureux, reboostant et relaxant en même temps ... 

... et bien sûr le dernier type est le saint Graal, celui que tu cherches depuis le début de ta vie de massée, tu suis sa trace, tu t'approches, tu l'atteint et là ... tu le perds. J'avais trouvé une masseuse aux mains de fée il y a quelques années qui est allée se compromettre dans un salon au fin fond de la banlieue (il y avait le RER D, c'est dire) et donc retour à la case départ comme un Monthy Python devant un chevalier qui dit Ni
.

Heureusement Pecs Citron m'a un jour mis sur une piste d'un super salon de massage (c'était un peu mon wooden rabbit en somme) : le salon simple, clean mais rudement pointu et, point non négligeable, avec des masseurs et pas que des masseuses. Et moi j'aime me faire masser par un homme (et je parle que des massages avec happy ending) parce qu'ils ont des plus grandes mains et font des massages plus appuyés. Donc bien sûr je me suis mise à fréquenter ce salon, à me faire masser par différents masseurs tous plutôt bons, jusqu'à ce que je tombe sur Julien. Et là c'était juste le meilleur massage ever ! Il sait où tu as mal, il ne fait jamais mal même quand mes mollets sont en acier trempé et même quand j'en ai besoin, il finit par un petit soin énergétique qui rebooste (et non je ne parle toujours pas de happy ending ou de verre de lait chaud).

Bref j'avais trouvé le Graal ! 


Ce soir, je voulais me réserver un petit massage. Ca fait depuis cet été que j'en n'ai pas fait, je suis donc impatiente de retrouver les mains de Julien. Donc j'appelle le salon pour réserver et là ... 
... HORREUR, la fille de l'accueil m'informe que Julien ne bosse plus au salon, et non elle ne sait pas où je peux le joindre (ben oui j'ai essayé). Totalement dévastée, j'ai réussi à refuser un rendez vous avec un autre masseur, qui n'aurait été que décevant. J'étais prête à me prostrée (ou à préparer de la pâte à cookie pour noyer mon désespoir dans le sucre et le gras) quand je me suis dis que mes années d'expérience d'espionnage ou stalking en tout genre de clients / target / ex / futur-ex / ex-futur-ex sur internet allaient peut être en fin payer : j'ai ouvert Google. 

Autant vous dire que des Julien qui font des massages à Paris ne sont pas une espèce en voie de disparition ... et que contrairement aux jeunes loups à dents longues de la Défense, les masseurs ne se jettent pas sur linkedin et viadeo pour signaler les salons dans lesquels ils exercent. Après 1/2h de recherche infructueuse (mais instructive sur la mode capillaire de masseurs parisiens et autres naturopathes) je ne faisais pas la fière et je me voyais déjà mobiliser la table ronde pour relancer la quête du sacré Graal ...  

Mais j'ai tenu bon, j'ai cherché les mots clés les plus farfelus dans le fin fond de mon cerveau de psychopathe googlesque ET JE L'AI RETROUVE !!!! 

Avec tout ça il était 22h un dimanche soir, donc je n'ai pas poussé le bouchon jusqu'à appeler, j'ai juste laissé un SMS digne d'un camé qui voudrait sa dose pour avoir un RDV. Affaire à suivre donc ... 


Allez, je suis sympa, pour ceux qui auraient envie d'essayer les meilleurs massages du monde ever, ça se passe là :http://massageforme-julien.com/

vendredi 18 septembre 2015

Bref je me suis retrouvée à poil dans les chiottes pour hommes de la gare du nord

Il m’est arrivé pas mal de choses drôles ou bizarres dans ma vie (dont une partie a été racontée sur ce blog ou le précédent), mais là j’avoue que je me suis surpassée. Pour tout vous dire, j’ai même un peu peur d’avoir atteint l’apogée et de ne pas avoir d’autres histoires aussi folles à vous raconter jamais (et là ClavMed est tombée dans le port et je me dis que non, en fait nous sommes une source inépuisable d’histoires totalement improbables et que même si la fréquence des posts diminuent nous auront toujours des événements croustillants à nous mettre sous le clavier). Donc je me lance. 


Je vous place le décor : un matin pourri comme on les aime, réveil à 6h pour aller choper un train à 7h46 gare du Nord, objectif réunion de travail avec la DG de mon nouveau client (si vous pensez déjà que ma vie au boulot vend du rêve, attendez d’avoir la suite …). 

Comme ces matins là en ce moment je les enchaîne (aahh l’avion de 6h du mat et son pote de 22h), j’enchaîne aussi les taxis racistes, misogynes, aigris, violents et apparemment ravis de pouvoir déverser leur fiel dans mes oreilles avant que la première goutte de café soit arrivée dans mon sang. (je précise que cette histoire se passe en période pré-prise de conscience que über va tous nous tuer de mai dernier et que depuis la plupart des taxis essaient que ton expérience client ne soit pas limitée à l’envie de te percer les tympans). Bref je décide, soyons fous, de prendre le métro, la gare du nord étant direct depuis chez moi, ça me permet d’écouter une petite musique douce et pas RMC à fond la caisse.

Munie de ma petite robe, ma veste de consultante et de mon ordi, je monte dans le métro au moment où les portes se ferment (yesss !) et je m’assoie (m’écroule) sur le strapontin. 

… et là je sens un truc chaud et humide … 

Je me lève, ma robe trempée vient se coller sur l’arrière de mes cuisses (beurk), je regarde sur quoi j’ai bien pu m’asseoir bordel de merde et c’est là que j’ai le bonheur de découvrir que c’est DANS UNE MARE de SANG (au secours !).

Quand mon cerveau se remette à fonctionner après 2 minutes de bug, je procède à une rapide analyse : 
  • Ma robe imprimée noir sur fond blanc ne laisse aucun doute sur le fait que j’ai le cul plein de sang (et quand je dis plein je parle d’une tâche de 50 cm de diamètre qui coule encore un peu), ce qui est 
    1. Répugnant (surtout quand c’est celui de quelqu’un d’autre)
    2. Très classe en suggérant plus un débordement quasi biblique de tampon qu’une étourderie de métro
  • A 2 stations de chez moi, si je rentre me changer, je rate mon train et mon RDV client 
  •  « Monsieur ne vous asseyez pas là, c’est plein de sang » (remarque généreuse, même si suivi d’un regard suspicieux de l’ensemble de la rame
  • Il est beaucoup trop tôt pour penser acheter une robe à gare du Nord ou à Lille en arrivant 
Résultat de cet effort matinal du neurone : j’ai 10 min à la gare pour tenter un nettoyage de fortune dans le chiottes

(Pour le paragraphe suivant, lancer la musique de mission impossible dans votre deezer mental, ou ici pour les moins imaginatifs d’entre vous)
Arrivée gare du nord, je localise les toilettes publiques, trouve les 50 centimes nécessaires pour passer l’obstacle de la dame pipi, comprends que les lavabos des toilettes pour femme n’ont pas de portes et donnent directement sur le hall de la gare, négocie avec la dame pipi pour aller dans les toilettes pour hommes (vides) au fond du couloir, enlève ma robe, la lave à grandes eaux, remercie la dame pipi qui a réussi à détourner le clodo qui ne voulait pas aller dans les toilettes pour faire ses besoins, remets ma robe trempée mais à peu près propre, chope mon train. 
(fin de la musique) 

Ce qu’il y a de pire dans cette histoire, c’est d’imaginer d’où pouvait bien venir tout ce sang (ce sentiment d’être entrée dans un épisode des experts à place d’Italie) et donc vous ne m’en voudrez pas, mais j’ai préféré m’en abstenir …

mardi 15 septembre 2015

Il est plus facile de faire sortir le dentifrice du tube que de l'y faire rentrer

J'aime pas la rentrée scolaire*, j'ai jamais vraiment aimé d'ailleurs. Ça me pourrit tous mes débuts septembre depuis plus de 30 ans maintenant ! Voire plus. Dès fin août, ça commence à puer les fournitures scolaires dans les magasins et sur France Inter. Les medias aiment beaucoup la rentrée, ça fait du sujet facile, avec des mômes et des parents qui pleurent, c'est même une tellement bonne planche d'appel pour eux qu'ils l'ont déclinée à toutes les sauces : la rentrée sociale, la rentrée littéraire, la rentrée politique ... Ça serait bien la rentrée de la connerie aussi, mais elle est jamais vraiment sortie ! 


Si la rentrée scolaire est aussi exploitée, faut dire aussi, que c'est sans doute une des rares expressions qui fait remonter une émotion aussi forte dans toute la population. Forte parce qu'enfantine. Forte, parce que c'est la 2e rupture de la vie : ça faisait 3 ans que tu t'étais fait à ne plus nager pépère dans l'utérus douillet de ta maman, tu avais finis par te dire qu'être poupouner par les adultes, jouer tout ton saoul, c'était pas si mal et BAM on te balance dans le monde des enfants. C'est fini, tu seras plus un bébé, mais un adulte en devenir, avec des devoirs et bientôt des responsabilités .. Tout ça dans un endroit mystérieux : l'Ecole. L'endroit dont tout le monde te parle comme quelque chose de merveilleux (y aura pleins d'autres enfants, des jouets, une gentille maîtresse ...) et terrifiants (y aura pleins d'autres enfants, des des règles à respecter, une maitresse chelou, un bizutage ...). 

Et pourtant, ce qui est bizarre, fascinant, stressant avec la rentrée, c'est qu'au final, c'est jamais comme on l'avait imaginée.
Souvent ça se passe bien, d'ailleurs. Moins flippant que ce que tu pensais. La maîtresse chante de jolies chansons. Y a un zèbre pour marquer l'endroit où tu accroches ton manteau. Les autres ils connaissent personne non plus. Y a même moyen de te faire des supers potes même en étant attachée à une grille du château de Versailles couverte de mousse à raser (histoire vraie).

Mais j'ai beau grandir, la ritournelle médiatique de la rentrée des classes, ça me fout le bourdon. J'ai l'impression que ça fout une sale ambiance globale. Même quand t'es rentrée de vacances depuis perpète, c'est en septembre qu'ils recommencent à te faire chier au boulot, avec des forecasts, construction budgétaire et autre "on donne un coup de collier pour atteindre celui de cette année, de budget". 

Du coup, cette année, j'ai décidé de me lancer dans une catharsis de la rentrée des classes ... en annonçant ma volonté de quitter l'école ! Du coup, je cherche un autre job qui me donnerait envie de me lever le matin pour une rentrée en milieu d'année, toutes les idées sont les bienvenues, à votre bon cœur messieurs-dames ! 

*Oui, je sais ce post a 15 jours de retard, désolée

dimanche 23 août 2015

Enfin bref, je suis tombée dans le port

Il y a des jours où je m’étonne moi-même, et dans ces cas là c’est rarement dans le bon sens.

Imaginez un petit port de plaisance de la côté Oléronaise, un soir d’été, quelques étoiles qui décorent la voute céleste, le clapotis des vagues qui murmurent contre les coques de voiliers et une douce brise qui vous enveloppe comme un duvet moelleux, toute prête que vous êtes à aller rejoindre Morphée après une belle journée en mer.
Ca c’est pour le côté poétique de ce post, je ferais moins ma maligne après.

Imaginez encore cette belle journée en mer. J+3 de votre stage sous la coupe d’un skipper qui répond à tous les clichés d’un téléfilm du jeudi soir sur M6 soit : buriné, bourru, solitaire, un peu vieux garçon, un vieux garçon peu prompt au compliment. Capitaine Igloo vous en a pourtant gratifié d’un –de compliment– et ce, pas plus tard que l’après-midi même, compliment aussi inattendu que valorisant car il ne visait pas à qualifier la manière dont votre short Décathlon en synthétique déperlant rehausse avantageusement votre énorme popotin mais bien celle dont vous avez réalisé avec brio l’amarrage de son voilier.

Un « Bon j’le dis pas souvent ... mais bon... vous vous débrouillez pas trop mal, ca va » qui vaut toutes les mains au cul du monde par Javier Bardem c’est moi qui vous le dit (Capitaine Crochet lui en revanche garde ses mains dans ses poches il est gentil merci).

Cette journée avait donc été magnifique : du soleil, un peu de vent pour gonfler les voiles, une partie de toboggan aquatique au moment de barrer sous spi (oui je fais encore ma connasse, vous inquiétez pas, ca va pas durer) et le plus beau nœud de taquet que vous ayez jamais réalisé, réalisé justement lors de l’amarrage. La journée parfaite donc (Javier Bardem en moins) et qui ne pouvait que se clôturer par une soirée parfaite.

Et à 22h27 c’était bien parti pour (oui 22h27, ca va le vent ca crève et vous êtes gentils j’ai plus 19 ans) : dents brossées, pipi réglementaire évacué, Biafine consciencieusement appliqué sur un visage quand même bien rougeau, la botte de paille sur le somment de mon crâne enfin démêlée, l’esprit insouciant et légèrement guillerette après cette splendide journée de navigation, ne me restait plus qu’à remonter sur le bateau pour aller bouquiner. En plus j’étais tranquille, les autres étaient tous partis s’encanailler au bar (ou s’envoyer en l’air dans les marais salants allez savoir), le bateau était donc tout à moi.

La trousse de toilette sous le bras, l’Iphone encore bouillant des SMS que j’avais enfin réussi à envoyer dans la main, je cheminais gaiement seule sur le ponton, sotte que j'étais. Tiens voilà le bateau, tralala encore 10m sur le ponton, encore 5 et je tourne sur le catway, je tourne sur le catway, encore 2m, encore oh meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee………rde !!!

Me voilà à la flotte.

Que s’était-il passé ? Sûrement une histoire de distance mal évaluée, de rétrécissement du ponton mal considéré, de catway pas éclairé putain c’est pas possible d’être aussi imprévoyant, trou noir, attaque de Daesh, ou intervention des martiens peu importait, honnêtement à ce moment-là la seule chose à laquelle j’ai pensé c’est « ok donc là je suis à l’eau ».

A l’eau et toute seule.

Réfléchis, réfléchis, réfléchis.

A cet instant mon ange gardien qui était parti se faire un sandwich a eu la bonne idée de repasser. Merde mais qu’est ce qu’elle trafique encore celle-là? C’est pas vrai je peux pas aller bouffer deux secondes sans qu’elle se ramasse quelque part. Et il s’est mis à réfléchir avec moi.

Regarde. Ponton. A ta gauche. Gauche. Non l’autre Gauche. Ok pose-ton-téléphone-et-ta-trousse-de-toilette-dessus. Mon ange gardien n’a pas vraiment le sens du timing mais il est pragmatique quand il le faut.

Ça s’était fait. Bon que fait ta main droite maintenant ? Ah, elle est agrippée à l’amarre du bateau du voisin. Bien c’est sans doute pour ça que tu n’as pas basculé la tête la première dans l’eau croupie. Ok. Mon ange gardien a posé son panini quatre fromages et m’a aidé à récapituler. Donc te voilà 1) en pyjama, 2) suspendue comme un saucisson à l’amarre du bateau du voisin, 3) le corps dans de la flotte dégueulasse. Bien.


Mon ange gardien s’est gratté la tête et s’est concentré. Ok mets tes pieds sur le ponton pour voir. Fait. Qu’est ce que ça donne ? Pieds sur le ponton + bras accrochés à l’amarre => cul toujours dans la flotte. Non ça n’allait pas.

Réfléchis, réfléchis. Après avoir pris un peu de recul pour mieux évaluer la situation, mon ange gardien qui est un peu salaud parfois a fait la grimace en estimant à -58 mes chances de parvenir à faire un rétablissement comme dans les films avec Tom Cruise grâce à mes abdos en mousse. Faut trouver autre chose. Réfléchis, réfléchis, réfléchis.

Ok. Je sais, le bateau se rapproche du ponton 2m plus loin, vas-y fais la tyrolienne. 
Cette fois-ci, c’est moi qui ait fait la grimace. Oui je sais a rétorqué mon ange gardien, si quelqu’un te choppe à faire le cochon-pendu au beau milieu de la nuit sur l’amarre d’un bateau au milieu du port, ta dignité ne s’en remettra jamais c’est sur, mais tu ne vas pas non plus passer la nuit à pendouiller comme un string abandonné sur une corde à linge, là faut y aller. Aller vas-y ! Aller, une main en avant, et puis l’autre encore encore encore, haut-hisse la saucisse, a crié mon ange gardien, haut-hisse, pose tes pieds sur ce foutu ponton, soulève tes grosses fesses et …….saute!

Ca y est !

Et j’y étais. Debout sur le ponton, haletante, le pyjama collé à mes cuisses ruisselant des litres d’eau sale, mes chaussures bonnes à jeter, des dizaines de bleus qui commençaient à gentiment moutonner sous ma peau, et un fou rire qui montait, qui montait.

C’est à ce moment-là que le propriétaire du bateau voisin, sans doute alerté par le bruit de baleine échouée que j'avais fait en me fracassant contre la coque de son voilier a fait son apparition. 

Complètement affolé. « J’ai entendu un grand bruit ça va ? »

Moi, l’air hagard  « Absolument oui merci »

« Euh, mais qu’est ce qui s’est passé ? »

« Ah ça », regard vers mon pantalon dégoulinant. « Ben… ben alors en fait rien, c’est juste euh.. enfin j’ai fait tomber ma trousse de toilette à l’eau »

A cet instant mon ange gardien a décidé que je n’avais qu’à me démerder avec mes explications pourries, que si c’était pour en arriver là il n’aurait même pas du se déranger et il est parti se faire un loto.

Le voisin a regardé mon pantalon dégoulinant, puis ma trousse de toilette parfaitement sèche et il a dit « Ah bon ? »

J’ai relevé la tête « Oui c’était ça le bruit »

Tout en hochant la tête, le voisin a re-dit « ah bon ? » 

Ben non ducon tu vois bien que je suis tombée à l’eau !

Aussi impassible que la Reine d’Angleterre qui viendrait de trouver un nudiste dans sa cuisine j’ai pourtant confirmé : « Oui et du coup, enfin … du coup j’ai du aller dans l’eau pour la récupérer ».

Voilà.

Le voisin a écarquillé les yeux et n’a plus rien dit. Royale je lui ai souris, ai effectué un gracieux demi-tour et lui ai souhaité une bonne soirée avant de regagner mon bateau comme si de rien n’était. J’ai même réussi à résister à l’idée de me retourner pour le regarder, certaine qu’il était en train d’appeler Sainte Anne ou Cyril Hanouna pour me faire passer dans le grand bêtisier de l'été.

Une fois sur le pont, j’ai prié mon ange gardien de revenir deux minutes pour faire le guet, puis très tranquillement je me suis mise en culotte, très élégamment j’ai essoré mes vêtements qui sentaient le mazout (et sans doute aussi un peu la pisse) et avant que le fou rire ne me fasse définitivement perdre tout contrôle, d’un pas digne et assuré je suis rentrée en slip dans ma cabine.

Comme une princesse.


Enfin bref : je suis tombée dans le port.

vendredi 14 août 2015

Ma chatte est un mâle


A la fin du printemps, j'ai adopté un petit chaton. 10 semaines avant, un ami avait eu une portée et je m'étais dit que c'était un signe. J'ai craqué sur la petite boule de poils grise de la portée. 

Après quelques semaines, mon ami a identifié que ce devait être une femelle et en tout cas un chaton très câlin et avec de longs poils tout doux et une jolie frimousse. 


Depuis fin juin on se fait de longues séances de ronron et de jeu. Cette petite chatte est vraiment très mignonne, peu farouche et bien élevée. Bref je gagatte bien avec ma minette. 

Hier cependant, tandis que la demoiselle était en train de faire sa toilette à côté de moi; je vois apparaître une petite chose rose au milieu de la toison de la bête ... un pénis ! 

En farfouillant dans les poils, je finis par identifier 2 mini-roustons ... Il faut se rendre à l'évidence : 
Ma petite chatte est un mâle 

Vous me direz que ça n'a pas vraiment d'importance, la bête allant de toute façon se faire stériliser dans 1 mois et donc ne pas développer les caractères sexuels secondaires mâle ou femelle ... et bien j'avoue que ça me perturbe quand même et que j'ai bien malgré moi associé des éléments de genre (douceur, tendresse, "mignonitude" ... féminité, quoi) au sexe de cette femelle. Alors que le chat n'a évidemment pas changé de comportement et est toujours aussi choubidou et craquant, c'est ma vision du chat qui a changé. Moi qui me pensait libérée des visions genrées de la société, je me fais rattraper par le fait qu'Egalité ne veut pas forcément dire Unicité et que oui, pour nous développer et vivre dans la société nous nous assimilons à un genre (qu'il soit ou non celui lié à notre sexe). Ou alors est ce que mon chat serait le 1er transgenre de son espèce ?

Ce qui est drôle c'est qu'au moment où je décidais de l'adopter (et donc j'ignorais son sexe), telle une femme enceinte je cherchais des prénoms. Je me suis tout de suite fixée sur un prénom masculin. J'ai du attendre de savoir de que c'était une femelle pour en trouver un féminin. Compte tenu des récents événements, j'ai donc décidé de rebaptiser le chat (qui ne répondait de toutes façons pas à son nom ...) pour lui donner le nom initialement prévu : Earnest en référence à la pièce d'Oscar Wilde. Notez l'ironie compte tenu qu'Ernest le personnage principal dans la pièce mène une double vie ...

Bref, il ne me reste plus qu'à donner un petit cours particulier d'anatomie à mon beau vétérinaire à l'accent rital ... SDC

vendredi 7 août 2015

Ces moments de complicité entre amis

Ah les vacances ! Les apéros au bord de l'eau, loin de tout, profiter du temps qui passe, de ses amis ...

Jusqu'à "WOUAH TROP COOL Y A DU WIFI DANS LE RESTO !"

Suivi d'un merveilleux moment de complicité où chacun est rivé sur son portable pour au choix poster des photos de mer turquoise sur Facebook et participer au grand concours "mes vacances sont meilleures que les tiennes" / donner des nouvelles à maman et au chat / lire ses mails du boulot / commander la cellu-cup sur internet parce que ça a des trop beaux résultats sur les cuissots de ta pote / écrire un post sur le blog après 12 mois d'absence ...
Enfin quand ça finit par un tchat sur whatsapp avec les 2 personnes étant à moins de 3 mètres de toi, c'est très con mais c'est pour ça que c'est bon ! 

lundi 3 août 2015

Le jour où j'ai fait pipi sur le toit

Décidément les voyages en Grèce sont une source inépuisable d'aventures. Il y a 2 ans c'était le bain de minuit qui tourne en gag.
Cette année c'est en intérieur (ou presque) que ça se passe. 
Ça commence dans la petite chambre du haut de notre charmante maisonnette typiquement grecque au dessus de la falaise. Vous savez ces maisons blanches aux volets bleus avec les toits plats. 

A part un vent à decorner Valérie Trierweiller tout se passe bien. Je me couche sagement avec Clavicule Méditative dans la petite chambre du haut dans nos lits jumeaux en laissant à l'Ami Ricoré tout le loisir de mettre la clim à -5 dans la grande chambre du bas. Ça se gâte au moment où je me lève, la bière de la veille m'ayant réveillée tôt ... et que la poignée de la porte me reste dans la main. 

Bien sûr la porte s'ouvre vers l'intérieur donc impossible de sortir. N'écoutant que ma vessie, je réveille Clavicule Méditative pour qu'elle alerte l'ami Ricoré par WhatsApp (heureusement Clavicule Méditative dort avec son portable). Celui ci après avoir bien rigolé et essayé sans succès d'actionner la poignée de l'autre côté, est allé appeler le housekeeper. Après nous avoir informées que celui ci arrivait dans 20 minutes pour nous sauver, l'Ami Ricoré, fidèle à sa réputation, est allé chercher le pain pour le petit dej. OK on était sauvées mais ça ne résolvait pas vraiment mon problème houblonesque qui devenait d'autant plus urgent qu'il fallait attendre (un peu comme quand tu as réussi à tenir pendant 20 minutes dans le métro mais que les 15 secondes pour chercher-les-clés-ouvrir-la-porte te semblent insupportables). 

Alors que j'étais en train de regarder avec envie la bouteille d'eau vide que Clavicule Méditative, décidément pleine de ressources, avait emmenée pour la nuit, j'ai eu une idée de génie. Comme la superficie de la petite et seule chambre du 1er étage ne représente qu'1/3 du RDC je devrais pouvoir passer par la fenêtre pour aller sur le toit au-dessus du salon (Vous noterez la mobilisation neuronale intense du cerveau en ce petut matin de vacances ... c'est vous dire si la situation était grave). 

Bref j'ai ouvert les volets, escaladé la fenêtre, aterris sur le toit, bravé le vent en m'orientant intelligemment. Indiana Jones à côté de moi c'est un amateur !

Quand le housekeeper à ouvert la porte d'un seul coup de pied, on était en petite tenue mais présentables. L'Ami Ricoré a beaucoup ri de ne pas avoir usé de ses muscles mais s'est fait pardonner à coup de yaourt grec et de pastèque. 

La morale de cette histoire est que Clavicule Méditative, bien que motivée, n'a pas réussi à suivre mon exemple, bloquée par la peur de se retrouver sur YouTube du fait d'un voisin indélicat. Décidément, les réseaux sociaux tuent l'esprit d'aventure, mes amis !