vendredi 18 septembre 2015

Bref je me suis retrouvée à poil dans les chiottes pour hommes de la gare du nord

Il m’est arrivé pas mal de choses drôles ou bizarres dans ma vie (dont une partie a été racontée sur ce blog ou le précédent), mais là j’avoue que je me suis surpassée. Pour tout vous dire, j’ai même un peu peur d’avoir atteint l’apogée et de ne pas avoir d’autres histoires aussi folles à vous raconter jamais (et là ClavMed est tombée dans le port et je me dis que non, en fait nous sommes une source inépuisable d’histoires totalement improbables et que même si la fréquence des posts diminuent nous auront toujours des événements croustillants à nous mettre sous le clavier). Donc je me lance. 


Je vous place le décor : un matin pourri comme on les aime, réveil à 6h pour aller choper un train à 7h46 gare du Nord, objectif réunion de travail avec la DG de mon nouveau client (si vous pensez déjà que ma vie au boulot vend du rêve, attendez d’avoir la suite …). 

Comme ces matins là en ce moment je les enchaîne (aahh l’avion de 6h du mat et son pote de 22h), j’enchaîne aussi les taxis racistes, misogynes, aigris, violents et apparemment ravis de pouvoir déverser leur fiel dans mes oreilles avant que la première goutte de café soit arrivée dans mon sang. (je précise que cette histoire se passe en période pré-prise de conscience que über va tous nous tuer de mai dernier et que depuis la plupart des taxis essaient que ton expérience client ne soit pas limitée à l’envie de te percer les tympans). Bref je décide, soyons fous, de prendre le métro, la gare du nord étant direct depuis chez moi, ça me permet d’écouter une petite musique douce et pas RMC à fond la caisse.

Munie de ma petite robe, ma veste de consultante et de mon ordi, je monte dans le métro au moment où les portes se ferment (yesss !) et je m’assoie (m’écroule) sur le strapontin. 

… et là je sens un truc chaud et humide … 

Je me lève, ma robe trempée vient se coller sur l’arrière de mes cuisses (beurk), je regarde sur quoi j’ai bien pu m’asseoir bordel de merde et c’est là que j’ai le bonheur de découvrir que c’est DANS UNE MARE de SANG (au secours !).

Quand mon cerveau se remette à fonctionner après 2 minutes de bug, je procède à une rapide analyse : 
  • Ma robe imprimée noir sur fond blanc ne laisse aucun doute sur le fait que j’ai le cul plein de sang (et quand je dis plein je parle d’une tâche de 50 cm de diamètre qui coule encore un peu), ce qui est 
    1. Répugnant (surtout quand c’est celui de quelqu’un d’autre)
    2. Très classe en suggérant plus un débordement quasi biblique de tampon qu’une étourderie de métro
  • A 2 stations de chez moi, si je rentre me changer, je rate mon train et mon RDV client 
  •  « Monsieur ne vous asseyez pas là, c’est plein de sang » (remarque généreuse, même si suivi d’un regard suspicieux de l’ensemble de la rame
  • Il est beaucoup trop tôt pour penser acheter une robe à gare du Nord ou à Lille en arrivant 
Résultat de cet effort matinal du neurone : j’ai 10 min à la gare pour tenter un nettoyage de fortune dans le chiottes

(Pour le paragraphe suivant, lancer la musique de mission impossible dans votre deezer mental, ou ici pour les moins imaginatifs d’entre vous)
Arrivée gare du nord, je localise les toilettes publiques, trouve les 50 centimes nécessaires pour passer l’obstacle de la dame pipi, comprends que les lavabos des toilettes pour femme n’ont pas de portes et donnent directement sur le hall de la gare, négocie avec la dame pipi pour aller dans les toilettes pour hommes (vides) au fond du couloir, enlève ma robe, la lave à grandes eaux, remercie la dame pipi qui a réussi à détourner le clodo qui ne voulait pas aller dans les toilettes pour faire ses besoins, remets ma robe trempée mais à peu près propre, chope mon train. 
(fin de la musique) 

Ce qu’il y a de pire dans cette histoire, c’est d’imaginer d’où pouvait bien venir tout ce sang (ce sentiment d’être entrée dans un épisode des experts à place d’Italie) et donc vous ne m’en voudrez pas, mais j’ai préféré m’en abstenir …

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